Comme ni F. Hollande ni C. Taubira n’ont supprimé l’incroyable circulaire de M. Alliot-Marie réclamant des parquets qu’ils condamnent les militants qui appellent au boycott des produits israéliens, 5 procès BDS sont programmés en France, seul pays au monde concerné par de telles mesures liberticides. Seule réponse : une mobilisation exemplaire.
A Perpignan (20 juin), Alençon (27 juin), Pontoise (12 septembre), Colmar (16 octobre), Paris (30 octobre), des militants seront amenés à comparaître au tribunal correctionnel pour leur participation à la Campagne non violente et citoyenne «BDS» (Boycott, Désinvestissement, Sanctions). La mobilisation se construit autour de ces procès pour le simple exercice de la liberté d’expression et la revendication du Droit contre les prétendues « discrimination » et « incitation à la haine raciale ».
On trouvera ci-après les récents communiqués de soutien de BDS France et du MRAP.
• Communiqué de soutien de la campagne BDS France :
Le 20 juin à Perpignan et le 27 juin à Alençon, Exigeons la relaxe des militants poursuivis pour appel à boycott des produits israéliens !
Après plusieurs reports de procès et diverses autres procédures, Bernard, Jeanne et Yamina comparaîtront au Tribunal de Perpignan le 20 juin et sept autres militants comparaîtront au Tribunal d’Alençon le 27 juin.
Ils sont poursuivis par des plaignants tels que le « Bureau National de Vigilance contre l’Antisémitisme » (BNVCA) pour « provocation à la discrimination, à la haine et à la violence » parce qu’ils ont participé il y a plusieurs années dans une grande surface de l’une des deux villes à une action pacifique de sensibilisation au boycott des produits provenant d’Israël.
Leur comportement s’inscrit dans la campagne internationale BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) contre l’Etat d’Israël jusqu’à ce qu’il se conforme au droit international.
Cette campagne BDS vise, à la demande de la société civile palestinienne et à l’image du mouvement qui avait contribué à mettre fin à l’apartheid en Afrique du Sud, un Etat qui développe en toute impunité une politique coloniale, d’apartheid et d’épuration ethnique contre le peuple palestinien : occupation et colonisation de la Cisjordanie, blocus de Gaza, refus catégorique du droit au retour des réfugiés, répression accrue contre les Palestiniens d’Israël.
Depuis les dates des faits incriminés, Israël a poursuivi sans relâche sa politique de déni du droit du droit international. Son isolement dans l’opinion publique s’est accru, et la Campagne BDS a remporté de nombreux succès, qu’il s’agisse des boycotts économique, syndical, sportif, académique ou culturels.
A Paris, Bobigny et Mulhouse, des procès similaires à ceux de Perpignan et d’Alençon aujourd’hui ont abouti à une relaxe des militants.
En particulier, le jugement du 8 juillet 2011 du tribunal de la 17ème Chambre correctionnelle du Palais de Justice de Paris a clairement établi que « Dès lors que l’appel au boycott des produits israéliens est formulé par un citoyen pour des motifs politiques et qu’il s’inscrit dans le cadre d’un débat politique relatif au conflit israélo-palestinien, débat qui porte sur un sujet d’intérêt général de portée internationale, l’infraction de provocation à la discrimination fondée sur l’appartenance à une Nation n’est pas constituée. » Et il a rappelé que « certains secteurs de l’opinion israélienne soutiennent BDS »
Ainsi, les accusations d’antisémitisme apparaissent clairement pour ce qu’elles sont : d’ultimes tentatives pour blanchir l’Etat d’Israël de ses crimes et pour harceler le mouvement de solidarité avec le peuple palestinien.
Toutefois les officines françaises au service de l’Etat d’Israël ne baissent pas les bras, et usent de tous moyens et de toute complicité pour continuer à attaquer les défenseurs du droit international.
Et la circulaire de Michèle Alliot Marie, ancienne ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy, circulaire qui invite les parquets à poursuivre les militants de BDS, n’a pas été abolie à ce jour.
Mais nous sommes confiants dans les droits du peuple palestinien et dans le développement de la Campagne BDS.
Campagne BDS France – 16 mai 2013
• Communiqué du MRAP :
Solidarité avec les 7 militants d’Alençon
Le MRAP exprime son entière solidarité avec les 7 militants d’Alençon (dont 2 adhérents du MRAP) et rappelle que la campagne internationale « BDS » (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) est une campagne non violente, ciblée contre la colonisation illégale et la fin de l’occupation des territoires palestiniens de Cisjordanie et de Jérusalem Est, obstacles essentiels à la paix. C’est face à l’incapacité de la « communauté internationale » à faire respecter, par l’Etat israélien, le droit international et les diverses résolutions des Nations Unies, que cette campagne citoyenne a été lancée.
Le MRAP rappelle également que les organisations anticolonialistes israéliennes , telles Gush Shalom, Tal’ayoush, Coalition of Women for Peace… appellent, depuis plus de dix ans au boycott des produits cultivés ou manufacturés dans les colonies. C’est bien la preuve qu’il ne s’agit pas d’une action contre le peuple israélien mais contre l’Etat israélien qui viole le droit international. Cette campagne a conduit plusieurs de ces entreprises à quitter les Territoires occupés et à se relocaliser en Israël.
Concernant l’importation de produits, en particulier de marchandises, l’État Israël, en violation du droit et des accords signés avec l’Union Européenne, ne respecte pas les normes de traçabilité permettant de distinguer les produits en provenance des colonies illégales dans les territoires palestiniens occupés. En 2000, Israël a conclu un accord d’association avec l’Union Européenne l’autorisant notamment à exporter ses produits vers l’UE sans taxes douanières. Or, des entreprises israéliennes se sont installées dans les colonies pour profiter des avantages considérables offerts par cet accord. Ces colonies dont l’existence viole le droit international, volent les terres et les ressources des Palestiniens, profitant en toute illégalité de cette dispense de taxes douanières, car le gouvernement exporte les produits de ces entreprises sous l’appellation frauduleuse « origine Israël ».
Cette forme de boycott est aussi un moyen de dénoncer les entreprises, israéliennes ou non, qui profitent de la colonisation ou qui la favorisent. C’est bien la colonisation illégale qui est visée par cette campagne citoyenne.
Les actions en justice contre des militants de la paix, participe d’une stratégie d’intimidation, à laquelle se livrent certains milieux ultra-sionistes, qui n’hésitent pas à porter, contre toutes voix critiquant la politique menée par les gouvernements d’Israël, l’infamante accusation d’antisémitisme pour mieux les disqualifier.
Que la justice française soit instrumentalisée et se prête en la circonstance à une tentative de criminalisation de l’action de citoyens qui agissent pour que cessent l’ensemble des politiques et des pratiques criminelles du gouvernement israélien, ne peut qu’inquiéter et porte en germe la remise en cause du droit des citoyens à pouvoir critiquer la politique du gouvernement d’un pays étranger.
Paris, le 27 mai 2013.
LE MRAP
Sources : http://www.europalestine.com/spip.php?article8347 ;
http://www.bdsfrance.org/index.php?option=com_content&view=category&id=20&Itemid=76&lang=fr
AGIR :
• en participant aux mobilisations de soutien aux inculpés lors des procès (consulter en particulier les sites ci-dessus)
• en s’impliquant dans la campagne BDS-France [Boycott-Désinvestissement-Sanctions] : la réponse citoyenne et non violente à l’impunité d’Israël. Informations sur le site : http://www.bdsfrance.org/